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La brochette de grives
Repas d'hiver à Lorgues, Var
une brochette d'une quinzaine de grives bardes de lard baies de genièvre sel et poivre accompagnement : salade sauvage du jour huile d'olive maison pain de campagne vin rouge de pays en apéritif : Pastis pour les hommes vin de pêche ou vin de noix pour les femmes |
C'est
mon enfance. La Provence il y a 40 ans. La grive ou "tourdre"
arrive juste après la vendange. C'est "le passage". Elle vient
s'installer dans les bois et bosquets en bordure des vignes pour y passer
l'hiver. Elle se nourrit, entre autre, de baies de genévriers, ce qui confère
à sa chair une certaine saveur. Le gibier tué est
conservé au frais une bonne semaine. Il est généralement déposé sur le
dessus en marbre des cheminées de chambre. Cela permet d'attendrir les chairs
et d'en exalter le fumet. Un bon feu est allumé
dans la cheminée de la salle à manger. Les grives sont embrochées et
maintenues à l'aide d'un "parapluie". Le tournebroche mécanique est
remonté, la belle lignée d'oiseaux habillés de lard fait face au feu et
commence lentement à tourner sur elle-même. La brochette est lancée. En cuisine on lave la salade sauvage ramassée le jour même dans les vignes. Ce sont de petits plants craquants à point, amers et râpeux sous la langue. On assaisonne généreusement à l'huile d'olive maison. De temps en temps une sonnerie rappelle qu'il faut remonter le tournebroche à la manivelle afin que la cuisson régulière se poursuive. Les grives "transpirent" et commencent à prendre une belle couleur dorée. Les invités arrivent, à pied bien sûr. Dehors la nuit est claire et glaciale. Un petit mistral souffle. On entre vite se réchauffer autour de la cheminée et constater que tout se passe bien. L'apéro est servi. Pastis pour les hommes, vin de pêche ou de noix pour les femmes. Les grives sont débrochées,
dressées sur un grand plat et servies à table accompagnées de pain rôti
chaud, gras et "sale". Dehors le mistral souffle
toujours. Bernard Ruffin, Eybens (38) |
J'ai tenu à publier cette recette, car bien que fils d'une Allemande et d'un Français, Bernard Ruffin se comporte, je ne sais par quel mystère, bien souvent comme un Espagnol (Ndlr)